Acquisition du « Claude de Cimiez »

La ville de Nice vient de faire l’acquisition, pour son musée d’Archéologie, d’une sculpture majeure, anciennement mise au jour dans le quartier de Cimiez.

Il s’agit d’une tête en marbre blanc de l’empereur Claude (10 av. J.-C. – 54 de notre ère), petit-fils d’Auguste, fils du général romain Drusus et de la nièce d’Auguste, Antonia Minor. Une partie de la nouvelle muséographie sera bientôt consacrée à cette acquisition insigne pour le patrimoine des Niçoises et des Niçois.

Technique : ronde-bosse

Matériau : marbre

Dimensions : Hauteur 26,7 cm Largeur : 20,2 cm

Datation : vers 50-54 ap. J.C.

Les yeux, dont les pupilles et les iris incisées ont été comblées, sont petits et tombants tandis que les joues sont creusées et le nez est brisé. Les rides sur le front, ainsi que les profonds sillons descendant du nez vers la commissure des lèves, suggèrent un homme d’âge mûr.

L’objet concerné par ce projet est une tête de l’empereur Claude, petit-fils d’Auguste, fils du général romain Drusus et de la nièce d’Auguste Antonia Minor. Claude est né à Lyon, le 1er août de l’an 10 av. J.-C. et son règne a pris fin à sa mort en l’an 54 de notre ère. Ce portrait se rattache à ceux des premiers Julio-Claudiens par sa coiffure composée de mèches raides sur le front et de mèches latérales ramenées vers l’avant. Les études de Miguel Beltran Lloris (1981), Anne-Kathrein Massner (1982) et Danièle Terrer (1985) ont permis d’attribuer ce portrait à l’Empereur Claude. La frange du portrait de Cimiez, inconnue de l’ensemble des séries de franges recensées par Beltran Lloris, apparait comme un nouveau type. Ce portrait, qui vient enrichir les typologies existantes, se présente comme une référence incontournable pour l’étude de l’iconographie impériale de l’époque classique des Julio-Claudiens.

Cette tête, provenant du quartier de Cimiez, a entièrement sa place dans les collections permanentes du musée. En effet, depuis sa création en 1960 par l’archéologue Fernand Benoit, le musée qualifié de « musée de site », se donne pour objectif de présenter les collections issues des fouilles archéologiques de l’ancienne cité antique.

De plus, l’acquisition de cet objet, par la ville de Nice, est primordiale pour illustrer l’histoire de Cemenelum.

L’empereur Claude, qui régna sur l’Empire de 41 à 54, fut un administrateur compétent qui agrandit son Empire. En Gaule, il éleva plusieurs cités au rang de municipe et accorda la citoyenneté romaine à de nombreux provinciaux. Plus particulièrement à Cemenelum, où il octroya aux habitants de la cité le droit latin.

Trois objets majeurs illustrent cette évolution du statut de la cité. La statue d’Antonia minor qui constitue un hommage indirect des habitants de la cité à Claude ainsi qu’une dédicace dédiée à Antonia qui pouvait être associée à la statue. La tête de l’empereur Claude vient en complément de ces deux objets offrant aux visiteurs du musée une représentation de l’empereur.

Par ailleurs, il a été décidé dans le nouveau projet scientifique et culturel (PSC), dans lequel le musée se positionne comme le pôle de référence de la romanité pour le territoire de la province des Alpes-maritimae, de faire de cet empereur et sa famille la clef de voute de la nouvelle présentation muséographique. L’exposition de ce portrait à proximité de la statue d’Antonia minor apparait essentielle en raison du rôle joué par cet empereur dans l’histoire administrative de la cité.

Une partie de la nouvelle muséographie sera consacrée à la présentation de l’histoire administrative de la cité et son évolution passant du statut de chef-lieu de la préfecture des Alpes-Martimae et résidence du praefectus. à celui de chef-lieu de province sous le règne de Néron.

Photo : centre Camille Jullian (Aix Marseille Univ, CNRS, Minist Culture & Com) / Loïc Damelet


Publié le jeudi 2 janvier 2025 à 13:04